Phimosis lié au lichen scléreux lié : causes, corrélation et traitement

Le lichen scléreux est aujourd’hui l’une des causes du phimosis non héréditaire chez l’homme adulte. Cette pathologie, bien que reconnue en Italie comme une maladie rare avec le code d’exemption RL0060, ne figure pas parmi les maladies rares en France, mais porte le code L90.0 dans la Classification Internationale des Maladies (CIM-10).

Le lichen scléreux provoque des changements progressifs dans la structure du prépuce, le rendant de plus en plus rigide, fragile et moins élastique. Le résultat est souvent l’apparition d’un phimosis, qui peut également survenir rapidement chez des hommes qui n’ont jamais connu de problèmes auparavant.

Il est particulièrement important de comprendre la relation entre le lichen scléreux et le phimosis, car elle influence considérablement l’approche thérapeutique. Alors qu’un phimosis d’origine différente peut souvent être traité par des méthodes conservatrices, celui causé par le lichen scléreux nécessite un suivi spécifique et une surveillance plus attentive au fil du temps, car cette maladie peut évoluer et, dans de rares cas, augmenter le risque de développer un cancer de la peau.

Phimosis lié au lichen scléreux, caractéristiques générales

Le lichen scléreux (LS) est l’une des causes de phimosis survenant chez l’adulte. Cette maladie inflammatoire chronique de la peau affecte principalement la peau génitale, entraînant des changements structurels progressifs qui peuvent mener à une sténose préputiale sévère.

Un certain nombre de signes peuvent laisser supposer que le phimosis est causé par le lichen scléreux :

• Le prépuce a une couleur blanchâtre ou nacrée
• La peau semble brillante, fine et fragile
• Il peut y avoir de petites cicatrices ou lésions
• Le problème s’est développé rapidement
• Il y a des démangeaisons ou une sensation de brûlure dans la région

Il est essentiel de déterminer si le phimosis est causé par le lichen scléreux, car cela influe considérablement sur le type de traitement. Alors qu’un phimosis « simple » peut souvent être traité par des méthodes conservatrices, un phimosis causé par le lichen scléreux nécessite généralement une approche plus spécifique et un suivi médical plus rigoureux au fil du temps.

En outre, bien que rare, le lichen scléreux peut légèrement augmenter le risque de développer un cancer de la peau dans la zone touchée, d’où l’importance d’un monitorage régulier.

Il convient toutefois de noter que le phimosis peut être dû à diverses étiologies, qui ne sont pas nécessairement liées à la présence d’un lichen scléreux. Dans les cas où la sténose préputiale est congénitale ou acquise en raison de causes autres que le lichen scléreux (telles que des processus de cicatrisation post-inflammatoires, des traumatismes locaux ou des altérations du tissu conjonctif), une approche thérapeutique conservatrice peut être une alternative valable à la correction chirurgicale.

Face à ces circonstances, des dispositifs médicaux spécifiquement conçus pour le traitement non invasif du phimosis, tels que le système Phimostop, peuvent être envisagés dans le cadre d’un protocole thérapeutique par étapes et contrôlé, sous la supervision d’un médecin spécialiste, afin de parvenir à une dilatation progressive du prépuce et au rétablissement d’une fonction anatomique normale.

Conséquences et complications du phimosis lié au lichen scléreux

Si le lichen scléreux n’est pas reconnu et traité à temps, cette affection peut entraîner de graves conséquences qui vont bien au-delà d’une simple gêne et qui, dans certaines situations, peuvent conduire au développement d’un phimosis. 

Il est donc important de comprendre ces risques en profondeur afin d’encourager les personnes affectées à consulter un médecin promptement : 

• modifications anatomiques permanentes : la maladie peut entraîner des modifications irréversibles de la forme et de la fonction des organes génitaux. Chez l’homme, le prépuce peut devenir si serré qu’il ne peut plus bouger, tandis que l’ouverture de l’urètre peut se rétrécir, rendant difficile une miction sans effort ; 
• problèmes sexuels : la douleur pendant les rapports sexuels, la perte de sensibilité et les changements anatomiques peuvent gravement nuire à la vie sexuelle. Cela impacte non seulement la personne malade, mais aussi le partenaire et la relation ; 
• infections récurrentes : la peau endommagée est plus vulnérable aux infections bactériennes et fongiques, qui peuvent devenir un problème chronique difficile à résoudre ; 
• difficultés urinaires : lorsque la maladie touche l’urètre, elle peut entraîner des problèmes tels qu’une faiblesse du jet urinaire, une difficulté à vider complètement la vessie et, dans les cas les plus graves, elle peut nécessiter une intervention chirurgicale pour rouvrir le passage de l’urine ; 
• risque de cancer : bien que rare (moins de 5 % des cas), le lichen scléreux peut augmenter le risque de développer un cancer de la peau dans la zone touchée. Ce risque augmente avec l’âge et au cas où la maladie n’est pas contrôlée ; 

impact psychologique : vivre avec des douleurs chroniques, des problèmes sexuels et des changements dans l’apparence des organes génitaux peut entraîner de l’anxiété, de la dépression, une perte d’estime de soi et des difficultés dans les relations interpersonnelles. De nombreuses personnes s’isolent socialement ou évitent les relations intimes par peur ou par gêne.

Remèdes contre le phimosis lié au lichen scléreux 

Il existe plusieurs traitements efficaces contre le lichen scléreux avant qu’il ne dégénère en phimosis. Bien qu’il n’existe pas encore de traitement définitif permettant d’éliminer la maladie, il est possible de la contrôler avec succès et d’améliorer considérablement la qualité de vie.

Traitement chirurgical

Lorsque le traitement médicamenteux n’est pas efficace ou que la maladie est déjà à un stade avancé, une intervention chirurgicale peut s’avérer nécessaire. Chez l’homme, l’opération la plus courante est la circoncision, qui consiste à retirer le prépuce malade.

Le traitement du lichen scléroatrophique cible le gland et on distingue deux types principaux de circoncision :

• partielle (postectomie) : seule la partie la plus abîmée du prépuce est enlevée, laissant le gland partiellement couvert. Cette opération est moins invasive mais peut présenter un risque plus élevé de récurrence du problème ; 
• complète : l’ensemble du prépuce est enlevé, laissant le gland complètement découvert. Cette opération donne des résultats plus durables et un taux de réussite de près de 100 %.

Le choix entre les deux dépend de l’étendue de la maladie et des préférences du patient après avoir discuté des avantages et des inconvénients de chaque option avec le médecin.

La thérapie au laser est une option qui permet de « réparer » les cicatrices et les zones endommagées. Les premières améliorations sont généralement observées 15 jours après le traitement, et la procédure peut être répétée si nécessaire.

Dans les cas plus complexes, lorsque la maladie a également atteint le gland ou l’urètre, des procédures de reconstruction plus sophistiquées peuvent être nécessaires, en utilisant des greffes de peau saine prélevées sur d’autres parties du corps.

Alternatives à la chirurgie

Pour ceux qui préfèrent éviter la chirurgie ou pour les cas moins graves, se présentent plusieurs alternatives qui donnent des résultats prometteurs.

Lorsque le lichen scléreux a provoqué un phimosis, il est important de savoir que Phimostop, bien qu’il s’agisse d’un dispositif médical approuvé par le ministère de la santé pour le traitement non chirurgical du phimosis, a des limites dans ces cas spécifiques. En effet, la présence d’un lichen scléreux empêche la guérison complète du phimosis, car la pathologie dermatologique sous-jacente persiste. Phimostop peut toutefois contribuer à atténuer les symptômes et à améliorer la situation, cependant ne peut pas éliminer complètement le phimosis lorsqu’il est causé par le lichen scléreux. Dans ces cas, il est essentiel de traiter simultanément la pathologie dermatologique avec des thérapies spécifiques prescrites par le dermatologue ou l’urologue, afin d’obtenir les meilleurs résultats possibles.

Parmi les traitements non chirurgicaux du phimosis, il existe également le traitement par le propre tissu adipeux (lipofilling), une technique innovante qui consiste à prélever de la graisse dans des zones telles que l’abdomen ou les cuisses et à l’injecter dans les zones touchées par le lichen scléreux. Cette graisse contient des cellules qui peuvent aider à régénérer les tissus endommagés. L’intervention dure environ 30 minutes, peut être réalisée sous anesthésie locale et les patients peuvent rentrer chez eux le jour même.

Les résultats de ce traitement sont encourageants : la plupart des patients constatent une amélioration de l’élasticité de la peau dans les trois mois, et le bénéfice se maintient pendant plus d’un an dans 90% des cas. De plus, la douleur et les démangeaisons disparaissent souvent complètement.

Certains médecins utilisent également des médicaments immunomodulateurs, qui agissent sur le système immunitaire de manière plus ciblée que la cortisone, réduisant ainsi le risque d’effets secondaires dans le cadre d’un traitement à long terme.

Conclusions 

Le lichen scléreux est une maladie critique qui doit être prise en charge avant qu’elle n’entraîne un phimosis : la clé du succès réside dans un diagnostic précoce et un traitement approprié. Si détecté à temps, le lichen scléreux peut être contrôlé de manière efficace, ce qui permet aux patients de conserver une bonne qualité de vie.

Le scénario de traitement actuel offre plusieurs options thérapeutiques, des thérapies topiques conventionnelles aux méthodes innovantes de médecine régénérative. 

Il est essentiel de se rappeler que le lichen scléreux nécessite des contrôles réguliers au fil du temps, même lorsque les symptômes s’améliorent. Cela permet de détecter rapidement toute aggravation ou, dans les rares cas, le développement de tumeurs.